Un parcours architectural
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"L'obscur objet du design"
ARCHITECTURE SAINT-DENIS

L'ilot 8, Renée Gailhoustet (1985) --> Casser les codes du logement social après guerre. Du logement social au logement collectif: Engagement social par sa vision du logement comme collectif.

CONTEXTE "Entre les années 1957 et 1990, le centre-ville de Saint-Denis a été le théâtre de l’un des plus grands chantiers de rénovation urbaine d’Europe. Considérées comme insalubres, des milliers d’habitations sont détruites afin de laisser place à de grands ensembles de logements. Le centre-ville est divisé en plusieurs « Îlots », chacun d’entre eux sera imaginé par un architecte différent. Le défi est de taille, le nouveau centre de Saint-Denis doit désormais pouvoir loger des milliers de personnes dans un espace très limité." = densification du centre ville.

PROJET 182 appartements et un centre commercial. "L’œuvre porte sur l’aspect massif des bâtiments et ne recherche pas l’uniformité. Elle entend plutôt créer un ensemble respectueux de l’identité des habitants. C’est sans doute la raison pour laquelle les espaces communs sont situés à l’intérieur du complexe, à l’abri des rues bruyantes. Tout comme le fait que chaque appartement semble être différent et dispose d’une terrasse conçue comme un espace vert privé permettant à tout habitant de cultiver son jardin."

AUJOURD'HUI "presque 30 ans après la fin des travaux, la réalité quotidienne semble bien éloignée de l’utopie des concepteurs. Toutes les personnes que nous avons rencontrées se heurtent à de gros problèmes pratiques : infiltrations dans les appartements situés sous les terrasses, à tel point que certains habitants sont gravement malades. L’isolation des logements laisse également à désirer, les fenêtres n’ayant initialement pas été conçues pour s’ouvrir, rendent la ventilation difficile." --> Construction bon marché des années 80. Organisation des habitants pour le renouvellement des batiments dans le cadre du Grand Paris sans changer les locataires.

http://argot.fr/2018/03/29/saint-denis-ilot-8-utopie-a-renouveler/

Université P8 : http://www.la-philosophie.fr/article-universite-paris-8-promenade-architecturale-sur-le-campus



construction 1994, concours 1989: texte qui dénonce le côté carcéral (couloir rectiligne infini, classe répétitive)> répondre à la critique de Betelheim, un collège qui s’inscrit dans un courant de rénovation de l’architecture scolaire entamé dans les années 1970 en relation avec l’évolution des pratiques pédagogiques et en nette rupture avec les décennies antérieures

Filiation architecturale: une architecture combinatoire, proliférante - dans la filiation de Renée Gailhoustet, Renaudie, Kalisz - expérimentations des années 70 - géométries imbriquées dessinées sur une trame constructive homogène - "un dispositif spatial qui propose un large éventail de possibilités interprétatives et d'évolutions selon les usages"
Rompre avec l'architecture standardisée, déjouer la répétitivité, l'orthogonalité, le fonctionnalisme, l'anonymat de la cellule moderne.

L'architecte:
Polytechnique de Gdansk en Pologne et ESA
1978 - ouvre son agence
expérimentation en bois (arches lamellé-collé)
la diagonale et l'arc, grammaire de lignes obliques et courbes

L'architecture:
- proliférante: l’arc de cercle, module de conception unitaire du bâtiment, est démultiplié, superposé, fractionné ou encore entrecroisé. courbes, soucoupes volantes

- niveau du sol libre: arches + plancher suspendu: préau, porosité rue/ cour de l'école, //prolonger le trottoir`, "le collège ne possédait pas de grille à l’entrée lors de sa construction"

- labyrinthique: beaucoup de passages possibles, beaucoup d'endroits à découvrir, choisir, espace complexe comme celui de la ville et de la vie, jouer/se cacher, monter sur les toits, déambulations et parcours variés //perspectives et angles de vue changeantes

- // une ville à l'intérieur de la ville: agora, composition concentrique, scène de spectacle, gradins (ext./int.)

- coursives ou passerelles plutôt que couloirs: les gradins de l'intérieur: espace de rencontre, de discussions (pas organiser ou arranger les interactions de la vie quotidienne mais donner la possibilité de se voir/croiser) passage> convivialité + jeu de niveaux: vues d'un espace à l'autre, le cdi (lumière naturelle: zénithale/ le plafond)

- menace de démolition:
le plaisir d'habiter vs. la logique sécuritaire
le proviseur était ravi, nouveau proviseur son regard sur la pédagogie n'a rien à voir "S’il est vrai qu’une telle configuration ne permet pas une surveillance sans faille des élèves, elle propose une appropriation riche et évolutive des espaces."
le manque d'entretien du bâtiment (coûte moins cher que la démolition)
ICI http://www.atelieriwonabuczkowska.fr/college-pierre-semard-a-bobigny-agrandissement/

ICI https://patrimoine.seinesaintdenis.fr/College-Pierre-Semard

ICI https://www.citedelarchitecture.fr/fr/oeuvre/college-pierre-semard

Menacé de démolition par le Département
ICI https://collegepierresemardmenaces.wesign.it/fr

Conf d'Iwona https://vimeo.com/305771975
HUNDERWASSER: Architecture sans architectes , «Manifeste de la moisissure contre le rationalisme en architecture»

Maison Hunderwassser

50 appartements HLM réalisés entre 1983 et 1985
"La maison Hundertwasser (Hundertwasser Haus) est une commande de logements sociaux par la ville de Vienne.
La maison s'inspire de l'ensemble des thèmes d'Hundertwasser sur l'habitat : alignement irrégulier des fenêtres, intégration des arbres, colonnes baroques. C'est un village à la verticale de 50 appartements. Chaque logement est individualisé par une couleur propre, Il s'insère avec netteté comme un morceau de puzzle.
Le toit est agrémenté d'une série de terrasses jardins directement accessibles par les appartements situés en dessous.
Les appartements ont des balcons bosquets. Des carreaux de céramique et de métal argenté décorent la facade. Deux clochers bulbes, l'un en cuivre, l'autre doré comme ceux qui couronnent les églises autrichiennes, dominent l'ensemble. (...) Dans cet immeuble, on trouve cabinet médical, jardin d'hiver, buanderies, espaces de jeux, terrasses arborées, café, restaurant et magasins."






Principe imaginé dès 1959 par Yona Friedman, la Ville spatiale est une structure spatiale surélevée sur pilotis, qui peut enjamber des zones non constructibles ou même des villes existantes. « Cette technique permet un nouveau développement de l'urbanisme : celui de la ville tridimensionnelle ; il s'agit de multiplier la surface originale de la ville à l'aide de plans surélevés » (Friedman). La superposition des niveaux doit permettre de rassembler sur un même site une ville industrielle, une ville résidentielle ou commerciale. Les constructions doivent « toucher le sol en une surface minimum ; être démontables et déplaçables ; être transformables à volonté par l'habitant ». La Ville spatiale constitue ainsi ce que Yona Friedman nommera une « topographie artificielle » : une trame suspendue dans l'espace qui dessine une cartographie nouvelle du territoire à l'aide d'un réseau homogène continu et indéterminé. Cette maille modulaire autorisera une croissance sans limite de la ville au sein de cette mégastructure. Sur la grille ouverte viennent se greffer les habitations individuelles qui n’en occupent que la moitié, les « remplissages » devant alterner avec les « vides » ; l'ensemble a donc un rythme variable, dépendant des choix des habitants. « La force d'expression individuelle deviendra ainsi une composition au hasard (...) et la ville redevient ce qu'elle a toujours été : un théâtre de la vie quotidienne » (Friedman). Publié en France par Michel Ragon dès le début des années 1960, la Ville spatiale nourrit aujourd’hui encore l’imaginaire de nombreux artistes et architectes contemporains ainsi que les recherches les plus actuelles en matière d’architecture modulaire.
Johanna Mayer, Archigram (1965)

Projet de ville nomade, Instant City marque l'aboutissement d’une démarche d'aporie architecturale entamée par Archigram avec Plug-in-City (1964). L'architecture disparaît, laissant place à l'image, à l’événement, à l'audiovisuel, aux gadgets et autres simulateurs environnementaux. Instant City développe l'idée d'une « métropole itinérante », un package qui s’infiltre provisoirement dans une communauté. Cette ville superpose, le temps d'un instant, de nouveaux espaces de communication à une ville existante : un environnement audiovisuel (des mots et des images projetés sur des écrans suspendus) s'associe à des objets mobiles (des ballons dirigeables avec des tentes suspendues, des capsules et des mobile-home) et à des objets technologiques (des grues à portique, des raffineries, des robots) pour créer une ville de consommation d'informations, destinée à une population en mouvement. Première étape d'un réseau d'information, d'éducation, de loisirs et d'équipements, Instant City est livrée aux secteurs périphériques entourant une métropole par une équipe de véhicules tout-terrain et d'hélicoptères. Ainsi, la communauté locale est intégrée dans la communauté métropolitaine. Cette idée d'infiltration vise alors à être complémentaire, plutôt qu'étrangère, aux communautés qui sont visitées. Par la suite, les véhicules seront transformés en dirigeables. Instant City est une ville instantanée qui arrive sur un site, crée un événement et ensuite disparaît, signifiant ainsi que l’architecture peut ne pas être construction et n’être qu’événement, action dans le temps présent. Instant City est aussi l’une des premières architectures de réseau, 25 ans avant l’Internet : réseau d’informations, flux, vecteur, rassemblant des fragments urbains dispersés. Elle est un scénario qui, une fois mis en acte, est soumis à une réécriture, celle de tous ses habitants qui vont l’animer. Instant City n’a donc aucune forme fixe, aucun préalable. Elle témoigne d’une représentation impossible, celle d’une ville qui n’a pas d’existence en soi, qui n’est qu'un incident dans le temps et dans l’espace. Dialectique entre permanent et transitoire, mobile et éphémère, Instant City incarne l’utopie d’une architecture libérée de tout ancrage, d’une ville volante et aérienne et transforme l’architecture en situation, en environnement réactif. L’architecture s’y donne à la fois comme objet de consommation et création d’un environnement artificiel.

Le collège Pierre Sémard
d'Iwona Buczkowska
à Bobigny
L'îlot 8 + la Maladrerie
de Renée Gailhoustet
à Saint-Denis et Aubervilliers
Maison Hunderwasser
de Hunderwasser
à Vienne
Reversible Destiny Loft
de Madeline Gins & Shusaku Arakawa
à Tokyo
La Fonction Oblique
de Paul Virilio
et Claude Parent
Yona Friedman
Johana Meyer
the Architectural Body
placer le corps dans un état de déséquilibre : harmoniser ses mouvements avec l'environnement construit, être actif, développer une conscience de l'environnement

un corps plus fort et habile: une architecture contre la mort : entrainer le corps contre la dégradation continuelle de ses tissus, action de résistance/persistance

Reversible Destiny: un refus du confort moderne (qui affaiblisse et dissout la force du corps). Madeline "Everyday, you are practicing how not to die."

Léopold Lambert "En 1800, l’anatomiste et physiologiste français Xavier Bichat révolutionne l’interprétation de la vie en définissant celle-ci comme « l’ensemble des fonctions qui résistent à la mort ». Avant lui, la vie était pensée comme un processus interrompu par la mort. Grâce à son travail, nous envisageons la mort comme un processus continu, que la vie persiste à contrer jusqu’à épuisement. Si la mort constitue ce processus irrémédiable agissant sur un corps donné, il faut remarquer que ce processus ne fonctionne pas aussi vite sur tous les corps : il y a donc, pour chaque corps, une accélération ou un ralentissement du processus de mort."

une architecture qui ignore la mesure des corps normés
cane > constitue un handicap dans la mesure où l'environnement est construit/designé autour des corps bien moins affectés par les effets de l'âge

un univers de formes et coloré
une maison individuelle dans un ensemble collectif > jardin, duplex
quartier piéton: la voiture à l'extérieur
Attention au mot utopie et à son histoire

UTOPIE
Dès la fin du XVIIIe siècle, la société est en pleine transformation industrielle. Vers le milieu du XIXe siècle, une partie des grandes villes européennes s’est développée de manière anarchique, chaotique. Elles deviennent inefficaces au regard de l’industrialisation et des concentrations démographiques sans précédent (entre 1830 et 1880, la population de Londres passe de 1 à 4 millions).
Cette nécessite de changements est propice aux grands projets pour réformer l’espace urbain : institutions panoptiques, utopies, villes nouvelles, boulevards haussmanniens reposent sur une organisation spatiale réfléchie. La ville est composée dans son ensemble et non par l’agglomérat de ses différentes parties.
L’Utopia (1516) de Thomas More est le premier d’un genre textuel qui a traversé les siècles : l’« utopie », c’est-à-dire « nulle part », un lieu qui n’est dans aucun lieu. Son ouvrage décrit une capitale imaginaire, une ville fantôme, Amaurote, un fleuve, Anhydris, sans eau ; un chef, Ademus, sans peuple ; des habitants, les Alaopolites, sans cité, et leurs voisins, les Achoréens, des habitants sans pays. Cette modélisation de la ville impossible est une critique de la ville existante.
De ces réflexions utopistes naîtront des plans de villes nouvelles, modèles d’un nouvel esprit de vie communautaire (phalanstères, ville ordonnée chez Owen, palais d’habitation chez Fourier. Ce nouvel espace urbain se devait d’être ordonné (les fonctions sociales y sont classées et dissociées), standardisé et éclaté (sous l’effet du classement et des exigences de l’hygiène).
Grands architectes utopistes : Piranèse, Jean-Jacques Lequeu, Étienne-Louis Boullée ou Claude Nicolas Ledoux, Le Corbusier avec sa Cité radieuse.

ICI https://www.centrepompidou-metz.fr/sites/default/files/images/dossiers/2011-12-erre-glossaire.pdf
Exercice de pratique
L’architecture modulaire est basée sur la normalisation et la modélisation d’une production destinée à une fabrication en série. Dans les années 1970, des constructeurs, qui se réfèrent à « l’architecture proliférante », se servent de modules dans des réalisations enchevêtrées, dont la complexité favorise les échanges humanisés. En France, Jean Renaudie (1925-1981) applique ces principes à la réalisation de logements sociaux souvent cités en exemple. L’intérêt majeur de cette approche réside dans la prise en compte de l’évolution dans l’architecture. Dans les années 1960, des recherches sur la mobilité potentielle des espaces bâtis ont engendré la conception de nouvelles formes, des bulles et des coques, qui évoquent les structures biologiques : réalisées en séries (matière plastique), très maniables, elles permettent de multiples configurations qui s’adaptent au site. Cette modularité donne souplesse et flexibilité à un espace habitable peu onéreux et propice à la créativité de l’occupant.
En 1958, Yona Friedman, dont l’apport est majeur, propose, dans la Ville spatiale, les principes d’une architecture recomposable, potentiellement transformable selon la mobilité des besoins des habitants. Il s’agit d’une grille ouverte sur laquelle se greffent les « abris » aménagés par ceux qui les occupent ; son étagement fonctionnel et esthétique détermine un « urbanisme spatial », fondé sur un réseau homogène continu et indéterminé de mailles, modules qui autorisent une croissance sans limites. Cette théorie inspira les projets d’Archigram (1963) et ceux du « métabolisme » japonais dans les années 1960-1970, fondés sur le principe de la prolifération : Arata Isozaki ou Kisho Kurokawa, qui proposa des cités spatiales hélicoïdales. En 1972, à Tokyo, il réalisa Nakagin Capsule Tower, ensemble de capsules habitables greffé à une structure.
Le projet Model For The Endless House (« Modèle pour La Maison sans fin »), commencé par Frederick Kiesler en 1924, peut également se rattacher à ce courant architectural. Source : Mobilité et architecture, éd. Scéren/Frac Centre, p. 36.
Cf. le chapitre « L’espace - le temps ».

ICI https://www.centrepompidou-metz.fr/sites/default/files/images/dossiers/2011-12-erre-glossaire.pdf
Travailler autour de la GRAVITÉ

mettre en défi la gravité

dans l'eau? des perspectives illusoires?

Architecture principe - 1963-1969
1964 - la fonction oblique - le sol incliné - science de la futurologie (hypothèse de départ, expérimentations, application)

contexte: concentration urbaine, les villes doublent de volume, surdimensionnement des villes
la mobilité (voiture) pour régler le pb du temps de parcours
les ville horizontales (qui s'étendent) puis verticales (faites de tours) ne fonctionnent pas, mais comme une "thérapeutique provisoire" à la concentration des gens dans un même espace

constat: aller de A à B, contourner l'espace privatif C: circuler dans les zones interstitielles. bases de la dynamique urbaine: dissociation de circuler et habiter: rassemblement horizontal par juxtaposition : canalisation obligatoire des humains dans les couloirs de circulation

révolution urbaine, guérir la maladie urbaine: réinventer la structure spatiale de la ville, un nouveau mode d'investissement de l'espace vécu basé

entre l'horizontale et la verticale : l'oblique
les humains vivent sur des plans inclinés

principes
- l'obstacle surmontable
- habiter/circuler: la circulation habitable (planchers praticables) et la clôture praticable
- choix du parcours de circulation
- élévation continu (/ascenseurs et escaliers)

le corps sensibilisé à la notion de gravité
poids ressenti - effort musculaire - conserver l'équilibre - prise de conscience du corps même dans l'immobilité
descente: accélération: perte d'équilibre constamment contrôlée
montée: retenue: ralentissement du parcours
échange énergétique permanent entre le corps et son support: l'architecture agit directement sur le corps
la tactilité comme filtre d'information: les informations transmirent par le pied: l'adhérence, la difficulté du parcours > plus uniquement le VISUEL qui nous informe : libéré de cette hiérarchie
lecture changeante du lieu
Le corps comme matière visqueuse

http://strabic.fr/Pour-une-ethique-du-corps-visqueux
"Ricerca della comodità in una poltrona scomoda (Recherche du confort dans un fauteuil inconfortable)", Bruno Munari, 1944
"Plinths (socles)", Bruce Mc Lean, 1971
Opus Incertum, Didier Faustino, 2009
Auto Satisfaction, les élèves de la Georgia State University, 2009
https://www.frac-centre.fr/collection-art-architecture/parent-claude/projets-spatiodynamiques-64.html?authID=143&ensembleID=575